La qualité de l’air est le produit de mécanismes complexes qui mettent en jeu des phénomènes de transports sur de longues distances, des transformations physico-chimiques, et des variations à l’échelle locale. Les données de pollution produites au niveau du sol par les stations fixes de mesure de pollution ou mesurées par satellite ne donnent qu’un aperçu à un instant précis de la pollution de l’air, et il est par conséquent difficile de savoir à partir de ces observations seules quelle sera la pollution de l’air à l’instant suivant.

Alors comment les scientifiques procèdent-ils pour prédire quelle sera la pollution dans un, deux ou sept jours, partout dans le monde ?

Pour le comprendre, il faut se rendre compte que l’évolution de la qualité de l’air est intrinsèquement liée à la météo. Ainsi, la pollution est dispersée ou transportée d’un endroit à un autre au gré des vents, l’ensoleillement induit une transformation chimique des polluants, des pluies abondantes font tomber les particules au sol, et la température de l’air peut piéger la pollution au niveau du sol !

Lorsqu’il s’agit de prédire la qualité de l’air, la modélisation de tous ces paramètres est déterminante, et les scientifiques font donc appel à de puissants outils de calcul basés sur les sciences atmosphériques, les mêmes que ceux qui permettent de prévoir la météo, en les combinant à des millions de données de pollution mesurées en temps réel, par satellite ou au niveau du sol. Cela leur permet de produire une estimation des niveaux de pollution à grande échelle et sur plusieurs jours. 

De la même façon que les prédictions météo permettent au citoyen de savoir s’il doit se munir d’un parapluie avant de partir de chez lui, les prédictions de pollution lui sont utiles pour prévoir au mieux ses activités (sportives, par exemple) ou prendre les dispositions adéquates pour réduire son exposition.