Une odeur âcre lorsqu’on passe derrière un pot d’échappement de voiture, un horizon teinté d’une couleur brunâtre, une fumée épaisse qui se dégage d’une cheminée ou la gorge qui gratte lorsque nous utilisons de la peinture… Les observations que l’on peut faire sans appareil, grâce à nos seules sensations, d’un changement de qualité d’air sont nombreuses. 

Pour autant, lorsqu’il s’agit de quantifier la pollution de l’air, le recours à la métrologie, c’est-à-dire à la science de la mesure, est nécessaire. 

Alors à quelles technologies a-t-on recours pour mesurer les niveaux de pollution, et ainsi mieux maîtriser la qualité de l’air que nous respirons ?

La réponse à cette question est : tout dépend de l’application. En effet, il existe de nombreuses technologies de mesure de la qualité de l’air, le plus souvent spécifiques à un polluant particulier. Ces technologies diffèrent par de multiples facteurs tels que : leur principe de fonctionnement, leur précision, leur coût ou le volume de leur appareillage. Ainsi, dans les laboratoires ou dans les structures chargées de fournir les mesures officielles de qualité de l’air au niveau national, on aura recours à des appareils de mesure sophistiqués qui sont précis jusqu’à la partie par milliard (ppb). Chaque station fixe, qui mesure la pollution en continu dans les territoires, est équipée de plusieurs de ces appareils de mesure, qu’on appelle analyseurs. Ceux-ci sont, au vu de l’électronique qu’ils embarquent, de véritables mini-ordinateurs, et leur coût est de l’ordre de 10 000€ ! La mesure de chaque polluant suit des normes portant notamment sur la technologie à employer : radiométrie pour les PM10, photométrie ou spectroscopie UV pour l’ozone, chimiluminescence pour les oxydes d’azote, spectroscopie infrarouge pour le monoxyde de carbone…

Ces mesures de stations sont extrêmement précieuses et constituent la pierre angulaire des modèles de la pollution de l’air que Plume Labs construit. Elles sont utilisées aussi bien pour élaborer des estimations de la pollution de l’air en tout point du territoire (et pas simplement autour des stations !) que pour établir des prévisions dans le temps.

Mais qu’en est-il de la qualité de l’air chez moi ? Puis-je la mesurer ? 

On sait que la pollution de l’air extérieur est un problème majeur, mais la problématique de la qualité de l’air intérieur est aussi fondamentale : nous passons en moyenne 80 à 90% de nos journées en intérieur, et l’air que nous y respirons est souvent dégradé.

Le mobilier neuf, les produits d’entretien et de beauté, les peintures constituent autant de sources d’émissions de pollution, en particulier de COVs. Alors, comment se rendre compte de la qualité de l’air à laquelle on est exposé chez soi ?

Certes moins précis que des analyseurs, mais plus petits et plus accessibles, les capteurs de pollution individuels se démocratisent et permettent aux particuliers de connaître non seulement la qualité de l’air intérieur, mais aussi d’avoir une estimation de leur exposition individuelle -et donc de mieux se protéger ainsi que leur proches. Flow, le capteur personnel de qualité de l’air développé par Plume Labs, mesure les particules fines (PM10, PM2.5 et PM1), le NO2 et les COVs. Le principe de la mesure qu’il réalise repose sur la diffraction laser pour les particules fines et la variation de la conductivité d’oxydes métalliques pour le NO2 et les COVs.